Il s’est levé, voici le jour sanglant
Qu’il soit pour nous le jour de délivrance
Dans son essor, voyez notre aigle blanc
Les yeux fixés sur l’arc-en-ciel de France
Au soleil de juillet, dont l’éclat fut si beau
Il a repris son vol, il fend les airs, il crie
„Pour ma noble patrie
Liberté, ton soleil ou la nuit du tombeau“
Polonais, à la baïonnette
C’est le cri par nous adopté
Qu’en roulant le tambour répète
À la baïonnette
Vive la liberté
Guerre! À cheval, cosaques des déserts
Sabrons, dit-il, la Pologne rebelle
Point de Balkans, ses champs nous sont ouverts
C’est le galop qu’il faut passer sur elle
Halte! n’avancez pas! Ses Balkans sont nos corps
La terre où nous marchons ne porte que des braves
rejette les esclaves
Et de ses ennemis ne garde que les morts
Polonais, à la baïonnette
C’est le cri par nous adopté …
Pour toi, Pologne, ils combattront, tes fils
Plus fortunés qu’au temps où la victoire
Mêlait leurs cendres aux sables de Memphis
Où le Kremlin s’écroula sous leur gloire
Des Alpes au Thabor, de l’Ebre au Pont-Euxin
Ils sont tombés, vingt ans, sur la rive étrangère
Cette fois, ô ma mère
Ceux qui mourront pour toi, dormiront sur ton sein
Polonais, à la baïonnette
C’est le cri par nous adopté …
Viens Kosciusko, que ton bras frappe au cœur
Cet ennemi qui parle de clémence
En avait-il quand son sabre vainqueur
Noyait Praga dans un massacre immense?
Tout son sang va payer le sang qu’il prodigua
cette terre en a soif, qu’elle en soit arrosée
Faisons, sous sa rosée
Reverdir le laurier des martyrs de Praga
Polonais, à la baïonnette
C’est le cri par nous adopté …
Allons, guerriers, un généreux effort
Nous les vaincrons; nos femmes les défient
O mon pays, montre au géant du nord
Le saint anneau qu’elles te sacrifient
Que par notre victoire il soit ensanglanté
Marche, et fais triompher au milieu des batailles
L’anneau des fiançailles
Qui t’unit pour toujours avec la liberté
Polonais, à la baïonnette
C’est le cri par nous adopté …
À nous, Français! Les balles d’Iéna
Sur ma poitrine ont inscrit mes services
À Marengo, le fer la sillonna
De Champ-Aubert comptez les cicatrices
Vaincre et mourir ensemble autrefois fut si doux
Nous étions sous Paris… Pour de vieux frères d’armes
N’aurez-vous que des larmes?
Frères, c’était du sang que nous versions pour vous
Polonais, à la baïonnette
C’est le cri par nous adopté …
O vous, du moins, dont le sang glorieux
S’est, dans l’exil, répandu comme l’onde
Pour nous bénir, mânes victorieux
Relevez-vous de tous les points du monde
Qu’il soit vainqueur, ce peuple; ou martyr comme vous
Sous le bras du géant, qu’en mourant il retarde
Qu’il tombe à l’avant-garde
Pour couvrir de son corps la liberté de tous
Polonais, à la baïonnette
C’est le cri par nous adopté …
Sonnez, clairons! Polonais, à ton rang
Suis sous le feu ton aigle qui s’élance
La liberté bat la charge en courant
Et la victoire est au bout de ta lance
Victoire à l’étendard que l’exil ombragea
Des lauriers d’Austerlitz, des palmes d’Idumée
Pologne bien-aimée
Qui vivra sera libre, et qui meurt l’est déjà
Polonais, à la baïonnette
C’est le cri par nous adopté …
Text: Casimir François Delavigne
Musik: Karol Kurpiński
Geschrieben zur Unterstützung des polnischen November-Aufstands 1830–1831 gegen die zaristische russische Unterdrückung. Der französiche Dichter Casimir Delavigne schrieb des Text, den der polnische Historiker, Journalist und Schriftsteller Karol Sienkiewicz ins Polnische übertrug: Erstmals öffentlich aufgeführt am 5. April 1831 im National Theater in Warschau, wurde das Lied sofort populär im polnischen Freiheitskampf gegen den russischen Zaren.
Zur Geschichte dieses Liedes:
Versionen, Parodien und Nachdichtungen: :
Liederthema: Freiheitslieder
Liederzeit vor 1830 - Zeitraum: 19. Jahrhundert
Stichwort: Orte: Paris, Polen
Geschichte dieses Liedes: Warschawjanka